Moulin à idées
Pourquoi cet outil ?
Il existe une diversité d’abris et d’hébergements précaires soumis au risque inondation. Cet outil permet d’articuler selon 3 axes, la perception de ce risque en fonction de l’habitat. Il peut être utilisé par tous, et permet de mettre en évidence et de comparer pour différents cas d’étude le lien entre l’habitat et la perception du risque. Si ici, il s’adapte au risque inondation, l’outil créé pourrait s’adapter à d’autres risques. Trois critères sont intéressants pour comprendre ce lien entre risque et habitat :
1. La mobilitéLa capacité à se déplacer ou non est importante dans l’analyse de la perception du risque inondation. Si l’habitat est mobile, dans la vision collective les personnes sont moins vulnérables.
2. L’adaptationLa capacité d’adapter son habitat à l’environnement est un élément non négligeable. Des logements peuvent s’adapter même s’ils sont présents en zone inondable
3. L’intimitéL’état d’un habitat et sa place dans l’environnement dans lequel il se trouve pourrait avoir des répercussions sur la perception face au risque d’inondation. L’intimité des personnes vivant dans ces habitats prend en considération la qualité de l’habitat, l’espace sur lequel il se trouve et les matériaux utilisés.
Cas n°1 - Pont-aux-Oies
A l’hiver 2006, dans la zone inondable du Pont-aux-Oies, plusieurs familles vivent dans leurs cabanes, construites avec les matériaux dont ils disposent à ce moment. Face à l’eau qui monte, leur première réponse n’est pas de faire appel aux collectifs urbains pour une prise en charge, mais de monter sur piloti leur cabane, grâce à des palettes. Ils ont pu s’adapter très rapidement à la montée des eaux, avec des matériaux “de fortune” . Dans le cas d’une montée d’eau dépassant la hauteur de leurs pilotis, ces familles se seraient déplacées dans une autre zone non inondée.
Cas n°2 - Caravanes dans les aires d'accueil
Pascal Denost - Il y a eu un cas à Chinon il y a déjà pas mal d’années, il y a peut être dix ans maintenant. Sur une aire d’accueil on a perdu une caravane à cause de la montée des eaux. Les pompiers ont appelé à 11h, notre régisseur de l’époque était passé sur le terrain. La Vienne monte très vite, beaucoup plus vite que la Loire. Les gens sont partis mais il y a une caravane qui est restée, on a pas pu la déplacer c’était un peu boueux.
Marie Roussel - Comment s’est-t-il fait “rembourser” ?
Pascal Denost - Par la ville mais c’était pas énorme. C’était une petite caravane cuisine. Mais bon le mec était un peu furax, en même temps ils étaient aussi contents de partir. Après c’est toujours pareil, ils partent en caravane, il faut les installer ailleurs. Il faut donc trouver une solution.
Ce cas d’étude a été expliqué par les salariés de Tsigane Habitat. On remarque qu’il y a une capacité de mobilité importante même si ça n’écarte pas le risque comme l’explique Pascal Denost à travers l’exemple de la caravane qui a été submergée. Concernant l’intimité des gens du voyage, comme le dit Marie Roussel “ils vivent souvent dehors” ce qui, en aire d’accueil ne permet pas une grande intimité. Cependant ils possèdent quand même des caravanes qui sont des espaces privés. Ils ne se situent donc pas au plus bas sur l’axe concerné.
Enfin, pour ce qui est de l’adaptation, leurs habitats ne font pas preuve d'une grande capacité d’adaptation. Ainsi la mobilité est leur recour privilégié face au risque.
Cas n°3 - Campements sauvages en bord de Loire
Depuis plusieurs années, des campements sauvages voient le jour entre La Riche et Tours en bord de Loire. Des Sans Domiciles Fixes s’y installent. Leurs motivations premières sont le cadre, le calme et la proximité avec le centre-ville. Cependant ils font directement face aux risques d’inondations. Si le froid et la montée des eaux en hiver les forces à partir, la municipalité anticipe bien souvent en les expulsant bien avant l’arrivé de tous risques.