Le quartier est une ancienne île dans le lit mineur de la Loire, elle a été raccordée à la berge à l’occasion de la construction du pont Mirabeau en 1972. Même pour les plus vieilles maisons datant de la fin du 19ème l’ensemble des constructions sont juridiquement illégales. On comptait quatre maisons en 1915 contre soixante-dix en 1950. La première vague de 1910 à 1940 s’explique par une crise du prix du logement; la seconde, de 1945 à 1970 est notamment due aux importantes destructions lors de la seconde guerre mondiale. Il faut atteindre 1982 pour voir l’installation des canalisations d’eau et l’équipement en électricité s’installer. Aujourd’hui, on compte une centaine d’habitation.

- “Quand la Loire est montée récemment, je regardais ça avec attention en me demandant ce que je ferai si elle allait un peu plus haut.”

- “On verra bien, je tente le coup !”

- “Je sais qu’elle est sortie de son lit, je sais qu’elle a flirté avec la route… mais d’après ce que j’en sais, l’eau n’est pas vraiment rentrée dans les maisons… On m’a dit ce qu’on a bien voulu me dire.”

D’après une étude, dans l’agglomération de Tours, les habitants ont dans l’ensemble une représentation positive de la Loire comme paysage. Le risque d’inondation, connoté bien plus négativement, n’occupe qu’une place marginale dans cette image du fleuve.
Cette représentation d’une Loire sans risque est confortée notamment par la communication du marché immobilier: “L’île Aucard, dont les habitants ont longtemps été menacés de délocalisation pour cause de risques d’inondation maintenant disparus”. Pour notre cas d’étude, l’image de la Loire est positive pour le quartier, le risque, bien que parfaitement connu reste minoré.

Pour en savoir plus: Sylvain Rode “Reconquête urbaine de la Loire et risque d’inondation: des représentations aux aménagements urbains” (2011)